Perrotin a le plaisir de présenter la deuxième exposition Focus, une initiative dédiée aux projets spéciaux et aux présentations thématiques. Cette fois-ci, Focus offre un cadre intime permettant à Pieter Vermeersch d’explorer sa recherche artistique, où la peinture dépasse les limites du cadre traditionnel de la toile.
Les oeuvres de Vermeersch se nourrissent de tous les antagonismes de la discipline, se voulant par exemple à la fois figurative (elle a toujours une source photographique, ces photographies sont toujours faites par Vermeersch, même lorsqu’il s’agit de photos qu’il qualifie d’« accidentelles ») et abstraites (car ces photographies « accidentelles » n’ont souvent à offrir que quelques variations colorées informelles).
Même lorsque la toile est « abstraite », elle est paradoxalement fabriquée comme une peinture photoréaliste, l’image photographique y étant reproduite avec un méticuleux système de grilles.
Texte par Eric Troncy
Né en 1973 à Kortrijk, Belgique.
Vit et travaille entre Turin, Italie et Anvers, Belgique.
La recherche picturale de Pieter Vermeersch (Courtrai, 1973) dépasse les limites de la toile. Son travail consiste souvent en de grandes interventions spatiales, subvertissant constamment le territoire conçu pour un espace d’exposition ou ajusté à un site architectural préexistant. Outre les installations picturales immersives et les peintures murales en dégradé, son œuvre inclut aussi un ensemble de peintures sur toile éphémères faisant référence au degré zéro de la peinture. Les pièces deviennent une réalité concrète par le processus irréversible du ciselage et du fraisage de la pierre naturelle. Ses œuvres sont complétées par une série d’épreuves photographiques de plaques de marbre réactivées par des touches délicates de peinture, un coup de pinceau ou des aplats graduels de couleur. Avec la représentation et l’abstraction comme paramètres, l’œuvre de Vermeersch déclenche des expériences perceptives infinitésimales, nous présentant un sens de la couleur qui renvoie à l’espace entre l’apparition et la disparition, dans lequel s’effacent les divisions entre le bidimensionnel et le tridimensionnel, entre l’immatériel et le tangible, entre l’espace et le temps.