Dwellers part II
Liam ALLAN, Jean-Philippe DELHOMME, Leslie HEWITT, Denise KUPFERSCHMIDT, Fared MANZUR, Joseph MONTGOMERY, Ann PIBAL, Julia VON EICHEL, Carrie YAMAOKA
group show
19 mars - 28 mai 2022
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Paris

76 rue de Turenne 75003 Paris

Perrotin se réjouit de présenter Dwellers, une double exposition organisée par Lucien Terras, qui se tient dans nos galeries de New York et Paris. A travers leurs travaux, les neuf artistes réuni-es explorent la façon dont le lieu influence la confection d’une oeuvre. Dans son acception ontologique, le terme to dwell – habiter – ne revêt pas seulement un sens spatial, mais fait aussi référence au sentiment d’appartenance, de familiarité d’un environnement.

Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin
Vue de l'exposition "Dwellers Part II" à la galerie Perrotin, 2022. Photo: Claire Dorn. © Courtesy of all the artists and Perrotin

Liam Allan, Jean-Philippe Delhomme, Leslie Hewitt, Denise Kupferschmidt, Fared Manzur, Joseph Montgomery, Ann Pibal, Julia von Eichel et Carrie Yamaoka examinent tour à tour la notion d’habitation, à travers trois lieux de pratique : le studio, l’espace numérique et le terrain de création.

En studio

Le titre de l’exposition provient d’une oeuvre de Fared Manzur, artiste basé à Miami qui sera présent  pour la première fois à New York dans le cadre de Dwellers. Son studio est situé dans le Rice Hotel, un édifice historique construit en 1916 dans le centre de Miami et laissé à l’abandon pendant plusieurs décennies. Les lignes épurées et minimalistes des tableaux et des sculptures de Fared Manzur contrastent radicalement avec l’architecture. L’oeuvre Dweller, homonyme de l’exposition, est un tableau monochrome jaune, installé horizontalement sur le sol et orné d’une sculpture en argile représentant un insecte posé sur sa surface, symbole d’une espèce endémique de cet espace.

Installation - Spring Hill Art Gathering, 2021 New Preston, Connecticut.

La pièce de Fared Manzur est une adaptation à l'échelle réduite d'une installation en extérieur réalisée en Août 2021 dans le cadre d'un festival de performance, Spring Hill Art Gathering, dans le Connecticut. La pièce était constituée d'un mât portant un drapeau déconstruit en quatre sections (during), rappelant le système des drapeaux nautiques dans lequel chaque bannière a une signification spécifique et combinées exprime un message complexe, à côté d'une grande impression photographique (on ground) mesurant 3.65 x 7.3 mètres. 3 drapeaux monochromatiques (blanc, jaune et magenta) désignent le site, le temps et l'action. Un bicolore (blanc et jaune) définit le "Moment" cumulatif qui est un thème récurrent. L'impression digitale sur vinyle représente un détail des drapeaux arrangés au sol avec l'addition d'une bande jaune horizontale qui symbolise le "Moment".

Ann Pibal travaille dans le Vermont et à Brooklyn. Elle proposera ici une série de tableaux presque monochromes qui, pris dans leur ensemble, évoquent la représentation mouvante et éphémère d’une lumière éclatante. Le recours à des peintures métalliques et irisées (argents, ors et bronzes) apporte une touche de sensualité, qui interagit directement avec l’espace d’exposition en reflétant l'éclairage de la galerie et les mouvements du public à travers l’évolution des couleurs sur les panneaux. Le motif central de ces travaux est un rectangle, dont les proportions font écho au format du tableau entier. Les représentations schématiques de livres ou de volumes dans chaque image élaborent un rapport à la temporalité : une forme en apparence neutre suggère non seulement le caractère fugace et passager de la lumière, mais aussi la versatilité de la compréhension.

Julia von Eichel travaille depuis un lieu de résidence à Brooklyn. Elle confectionne des formes organiques à grande échelle qui font écho à l’espace du studio lui-même. Tachées d’éclaboussures de couleurs acides, les oeuvres de Julia von Eichel visibles à New York s’étirent au-delà du cadre, se déversent tout autour de la toile. Constitué de différents matériaux, formant une armature complexe faite de chevilles en bois, de balles wiffle, de cordes et de fils couverts de soie, chaque relief mural représente une force maîtrisée, qui dégage une impression de lutte et de déséquilibre. Les pastels sur papier et mylar exposés à Paris évoquent un mouvement de vie similaire, avec des gestes répétés et des superpositions saturant les surfaces.

Julia von Eichel, Slipping, 2021, Oil pastel on mylar, 54.6 x 50.8 cm | 21 1/2 x 20 inch. Courtesy of the artist and Perrotin

Soulignant les hauts plafonds de la galerie Perrotin à New York, les surfaces réfléchissantes de Carrie Yamaoka sont empreintes d’une étrangeté floue. Carrie Yamaoka s’intéresse à la matérialité de ce que l’on ne voit pas, ainsi qu’à la succession d’incidents qui déterminent la forme d’un objet. Sa méthode consiste à appliquer du mylar sur une paroi, puis à verser de la résine, pour créer une sorte de miroir qui devient le témoin du parcours de l’oeuvre, depuis un loft industriel de New York jusqu’à l’espace de la galerie. Le reflet trouble des personnes qui l’observent devient partie intégrante de la création artistique. A Paris, l’artiste présentera une série de cinq travaux muraux composés de résine polyuréthane souple moulée.

Denise Kupferschmidt présente une série de nouveaux tableaux habités de formes répétitives ou de motifs architecturaux graphiques, créés depuis son studio du Queens. Le soleil, qui apparaît dans Day Night Repeat ainsi que dans d’autres travaux, fait référence à l’aspect réconfortant de la routine quotidienne et à la stabilité d’une vie codifée. Il offre une contrepartie à l’actuel sentiment collectif de tristesse et de perdition. Comme le dit l’artiste elle-même, ses tableaux « observent les éléments matériels du chez-soi se transformer en quelque chose qui semble distant, tandis que nous demeurons immobiles.»  

« Plein de mérite, mais poétiquement, l'homme habite cette terre »

— Friedrich Hölderlin dans "Lovely Blue", 1843

En ligne

Né en Ecosse et basé à Brooklyn, Liam Allan montrera son travail pour la première fois aux Etats-Unis. Ses propositions se situent à la croisée de l’univers numérique et du monde physique. Ses dessins au crayon sur papier sont le fruit d’une exécution minutieuse. Ils prennent pour point de départ des reconstitutions numériques d’objets contemporains, que l’artiste modifie et déforme par la suite, pour tenter de subvertir l’authenticité des éléments représentés. Leur précision scientifique ouvre la voie à une exploration du réel par l’intermédiaire du numérique.

A l’aide d’un objet simple, une cale en bois faisant office de matériau prêt à l’emploi, l’artiste Joseph Montgomery basé à New York conçoit des peintures murales à la fois rythmiques et architecturales. Ses paysages abstraits numériques sont peuplés de figurines schématiques animées ou statiques, qui donnent lieu à des compositions anthropomorphes. L’artiste présentera simultanément une nouvelle vidéo et plusieurs sculptures de figurines de grande taille, qui transformeront l’immense volume de l’espace d’exposition en maquette architecturale.

Jean-Philippe Delhomme, Walking by an Alex Katz, 2020, Oil on canvas, Unframed : 114 x 162 cm | 44 7/8 x 63 3/4 inch. Photo: Claire Dorn © Jean-Philippe Delhomme

Sur le terrain

Peintre du réel basé à Paris, Jean-Philippe Delhomme axe sa pratique sur sa présence physique dans un lieu, en travaillant directement à partir de ce qu’il voit, jamais à partir de photographies. A New York, il présentera des paysages récemment peints en Grèce. Les habitats vernaculaires sont au coeur de ces tableaux : les maisons de bord de mer, simples et centenaires, véhiculent un sentiment de pérennité. Parallèlement, l’artiste proposera pour la première fois à Paris une nouvelle série de travaux représentant l’intérieur d’un vaste studio qu’il occupait à Asnières. Dispersés dans la salle vide, des piédestaux, des haut-parleurs, une moto et d’autres objets évoquent une installation sculpturale.

Leslie Hewitt présente à New York une nouvelle série de diptyques de photosculptures. Réalisées à Marfa, au Texas, les oeuvres capturent les émissions lumineuses du projet sans titre (Marfa project) de Dan Flavin, une installation permanente située au sein de la Chinati Foundation depuis 1996. Cette proposition constituera un prélude à un projet en cours d’élaboration, destiné à la Dia Art Foundation et qui sera dévoilé l’été prochain au Dia Bridgehampton, qui héberge également le Dan Flavin Art Institute. Ces travaux, qui témoignent à la fois d’un sens du lyrisme et d’une grande maîtrise, explorent plus en profondeur « les intersections entre l’optique, l’espace physique et la lumière », selon les mots de l’artiste. A Paris, l’une de ses photographies emblématiques sera présentée parmi d’autres oeuvres murales.

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