Finger Bang
Henni ALFTAN, Trevor BAIRD, Genesis BELANGER, Chris BOGIA, GELITIN, Elizabeth GLAESSNER, Vivian GREVEN, Ivy HALDEMAN, Sharon MADANES, Nikki MALOOF, Jesse MOCKRIN, Danielle ORCHARD, GaHee PARK, Veronika PAUSOVA, Christina QUARLES, Sarah SLAPPEY, Emily Mae SMITH, Michael STAMM, Jessica STOLLER, Young-jun TAK, Robin F. WILLIAMS, Mark YANG
group show
Curateur : Genesis Belanger & GaHee Park
03
- 24 September 2022
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Paris
76 rue de Turenne
75003 Paris France

Organisée par la sculptrice Genesis Belanger et la peintre GaHee Park, Finger Bang présente le travail de 22 artistes vivants qui représentent des doigts et des mains à des fins et des effets divers. Les résultats sont très variés mais s’accordent sur une chose : la main reste un domaine qui mérite toujours d’être exploité pour ses significations psychologiques, sexuelles, et politiques. Une grande partie des oeuvres de l’exposition est d’inspiration surréaliste et, en accord avec ça, l’imagerie corporelle est omniprésente. Des doigts et des mains apparaissent là où ils ne devraient pas être, souvent coupés ou séparés du corps dont ils proviennent.

Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.
Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.
Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.
Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.
Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.
Vue de l'exposition "Finger Bang" à la galerie Perrotin, Paris, 2022. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all artists and Perrotin.

L’histoire de l’art regorge de mains. Pensez au Christ pantocrator, présidant quelque dôme en ruine couvert de fresques avec son signe de paix qu’il dresse comme un drapeau en berne. Regardez les saints et leurs outils – une clé, une ancre, un plateau de seins… Les mains étaient l’épicentre de l’identité, un bottin mondain. Imaginez maintenant La Création d’Adam de Michel- Ange à la chapelle Sixtine ; un peu mou du poignet, Adam reçoit l’étincelle de vie de Dieu. Des mains qui donnent, des mains qui prennent. L’art, dont les fonctions religieuses et didactiques sont désormais obsolètes, est plus manuel que jamais.


Une interprétation courante des corps démembrés et déformés qui parsèment les grandes oeuvres du surréalisme classique consiste à dire que cette imagerie a été créée en réaction aux horreurs de la Première Guerre mondiale. Une vision plus freudienne de ce phénomène diagnostique une impulsion latente vers la violence (souvent dirigée contre les femmes). Si certaines oeuvres de Finger Bang traitent effectivement de traumatismes comparables, la façon dont elles abordent le corps est le produit d’impulsions et de comportements beaucoup plus contemporains : elles ont grandi avec le copier-coller, elles déploient des échantillonnages postmodernes et baignent dans une décontextualisation radicale. Très souvent, l’effet produit est un humour noir, suscitant rire complice autant que malaise.


Dans toutes les oeuvres présentées ici, le corps revient sans cesse – fragmenté et indiscipliné, une chose qu’il faut surveiller de peur qu’elle ne commence à sévir ou à se déchaîner. De nombreux artistes sont aux prises avec la chair dans un monde de plus en plus hostile à l’idée d’avoir un corps qui soit vraiment le sien – autonome, désirant, expressif. De cette manière, Finger Bang saisit notre moment contemporain..

Les curatrices

Genesis Belanger (née en 1978) et GaHee Park (née en 1985) se sont rencontrés au programme MFA du Hunter College à New York dans les années 2010, où chacune se souvient avoir découvert et admiré le travail de l’autre avant de nouer une grande amitié née de la synergie qu’elles ont ressentie entre ce qu’elles faisaient – et continuent de faire. Belanger et Park vivent et travaillent respectivement à Brooklyn et Montréal.



Genesis BELANGER

Née en 1978 en USA
Habite et travaille à Brooklyn, New York, USA

Le travail de Genesis Belanger se caractérise par le traitement des objets comme substituts du corps. Sculptés en porcelaine et en béton et teintés de couleurs fondantes, les objets du quotidien prennent des traits humains, rendus inconfortablement familiers lorsqu'ils commencent à nous ressembler. Les natures mortes de Belanger — compositions de meubles, de fruits et de fleurs couvertes de signes et de symboles — sont de plus en plus contextualisées par leur environnement, des espaces psychologiquement chargés, créés par l'artiste. L'effet est inquiétant, faisant la distinction entre le confort et l'inquiétude, le beau et l'étrange.

En 2019, Belanger a créé une installation dans la vitrine du New Museum, à New York. En mai 2020, le Aldrich Contemporary Art Museum à Ridgefield, Connecticut, présentera sa première exposition personnelle dans un grand musée américain. En 2021, Genesis Belanger fait l'objet d'une exposition personnelle au Consortium à Dijon.



À propos de l'artiste
GaHee PARK

Née en 1985 à Seoul, Corée du Sud
Habite et travaille à Montreal, Canada

Si le style naïf des peintures de l’artiste GaHee Park rappelle des peintres comme Henri Rousseau, le sujet de ses compositions est loin d’être simpliste. Chacune de ses toiles est le support de récits simultanés, dépeignant souvent des scènes romantiques où l’idylle semble avoir tourné au vinaigre ou des actes sexuels en contradiction avec leur cadre pittoresque. Les sujets de nature morte préférés de l’histoire de l’art — fruits pourris, fromages et bouteilles — semblent être sur le point de rouler sur la surface de la table sur laquelle ils sont posés tant celle-ci est inclinée. L’approche de la perspective dans les oeuvres de Park est forcée. Et pourtant, l’espace ne semble pas reculer, annulé par une espèce de planéité que seul un savant mélange de texture et motif peut produire. Toute indication de l'espace vient grâce à un élément encadré qui semble reproduire la scène, mais avec quelques légères modifications comme un jeu des différences. Une fenêtre ? Un miroir ? Une autre peinture ? Park se délecte de ces ambiguïtés.



À propos de l'artiste
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Liste des oeuvres
ROOM 1 SAINT-CLAUDE
ROOM 2 SAINT-CLAUDE
ROOM 3 SAINT-CLAUDE
ROOM 4 SAINT-CLAUDE