Germaine Richier, Sculptor of Metamorphosis
solo show
7 septembre - 5 octobre 2023
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PARIS
8 avenue Matignon
75008 PARIS France

La galerie Perrotin est heureuse de présenter une exposition de Germaine Richier en collaboration avec la Galerie de la Béraudière. L’exposition dévoile les multiples facettes du travail de l’artiste, du début de sa carrière jusqu’à ses dernières créations. C’est la seconde exposition que la galerie consacre à Germaine Richier après New York en 2014.

Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière
Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière
Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière
Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière
Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière

Ponctuée de plusieurs grands chefs-d’oeuvre de l’artiste tels que Le Couple (1956) et La Chauve-souris (1946), l’exposition à la galerie Perrotin 8 Matignon, réalisée en collaboration avec la Galerie de la Béraudière, Bruxelles, dévoile les multiples facettes du travail de Germaine Richier. Le parcours met en lumière les moments essentiels de son activité, des débuts de sa carrière jusqu’à ses dernières recherches. Si dans La Régodias (1938) les notions de déformation et d’étrangeté ne sont que très peu évoquées en faveur du modelage expressif du sujet, L’Homme qui marche et L’Ogre (1945) témoignent manifestement du tournant qui caractérise sa production d’après-guerre dont on retrouve la prolongation dans la série des Guerriers (1953-1955). Ses nombreuses hybridations nourries de références au monde de la nature comme L’Homme forêt (1945), La Femme-coq (1954) ou encore La Sauterelle (1945) sont également mises à l’honneur au sein de cette présentation. L’exposition invite à découvrir l’univers singulier et complexe de cette artiste dont César saisit si bien l’esprit lorsqu’il affirme que « Germaine, c’est comme si tu coupais une langouste en deux : il se passe beaucoup de choses dedans ».

« J’aime le tendu, le nerveux, le sec, les oliviers desséchés par le vent, les bois cassants… Je suis plus sensible à un arbre calciné qu’à un pommier en fleurs. »

— Germaine Richier
Germaine Richier dans son appartement à Paris, devant sa presse à gravure

Sculptrice de la métamorphose et première artiste femme à bénéficier d’une exposition au musée national d’Art moderne de son vivant, Germaine Richier connaît une carrière fulgurante. Née en 1902 à Grans, dans les Bouches-du-Rhône, Richier décèle dans la faune et la flore de sa Provence natale l’inspiration naturaliste qui irrigue toute sa production, bien que centrée sur l’humain. De sa formation d’abord aux Beaux-Arts de Montpellier (1920-1926) puis à Paris dans l’atelier particulier d’Antoine Bourdelle (1926-1929), ancien praticien d’Auguste Rodin, Richier retient non seulement le travail d’après modèle et l’usage du compas, mais aussi un traitement expressif de la matière en franche opposition aux corps idéalisés d’Aristide Maillol, qui laisse visible l’ossature du travail sculptural et place son oeuvre sous le signe de la vérité.

Proche du milieu artistique de Montparnasse, notamment d’Alberto Giacometti et de Maria Helena Viera da Silva, à leur tour anciens élèves d’Antoine Bourdelle, dès 1933 Richier accueille dans son atelier un cercle féminin restreint qui lui permet de gagner sa liberté et de se consacrer également à sa pratique. Depuis, elle multiplie les succès. Pétri d’un profond réalisme, son travail est présenté la même année à Zurich puis à Paris un an plus tard, date où elle remporte également le prestigieux prix Blumenthal. Lors de sa première exposition personnelle à la galerie parisienne de Max Kaganovitch en 1936, elle se fait remarquer, à tel point que l’État français acquiert sa première oeuvre, Loretto I (1934), l’année suivante.

Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière

L’expérience de la Seconde Guerre mondiale, éclatée pendant un séjour en Suisse où elle restera en exil jusqu’à la fin du conflit, marque profondément son oeuvre. Loin du naturalisme de ses débuts, l’humanité figurée par Richier prend une autre tournure en révélant désormais une vision tragique de la réalité, insoutenable face aux horreurs de la guerre. L’homme est écorché vif et déchiré dans sa propre chair. Les surfaces sont rongées, déchiquetées et trouées selon une esthétique qui brouille la frontière entre figuration et défiguration.

Sans doute une tentative de régénérer l’humanité entière, l’idée de métamorphose se fraye un chemin dans le travail de Richier, où le monde animal et végétal sont convoqués pour concevoir un univers plastique inouï d’où surgissent des hybridations uniques et multiples qui font d’elle une créatrice de monstres dont les formes apparaissent figées au bord de l’implosion, soumises à la puissance des forces naturelles. Si la recherche formelle de Germaine Richier s’inscrit dans le sillage de ses illustres prédécesseurs, le renouveau de l’expression de l’humain qui s’opère au sein de sa production fait écho aux interrogations existentialistes de la société d’après-guerre et recompose la fracture entre abstraction et représentation.

C’est ainsi que ses premières figures hybrides séduisent les cercles intellectuels de l’époque qui ne tardent pas à saluer ses envois au Salon de mai en 1947 dont la Sauterelle (1944), sensibles à son imagination métamorphique non sans liens avec l’abstraction lyrique de Zao Wou-Ki ou Hans Hartung par la spontanéité de son geste.

Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière

Décorée de la légion d’honneur en 1954, elle obtient deux ans plus tard la consécration ultime avec son exposition personnelle au musée national d’Art moderne en même temps que la rétrospective consacrée à Henri Matisse, chef de file de la génération d’artistes précédente. Germaine Richier est couronnée « femme de l’année » par un jury composé de journalistes de France soir, Marie Claire et Le Figaro entre autres. Au cours des années 1950, l'artiste se confronte à des matériaux différents, souvent inédits. Elle introduit notamment des brins de filasse au sein du plâtre recouvrant l’armature en fer de certaines sculptures dans une démarche qui non seulement accentue l'aspect accidenté de la surface mais ouvre aussi la voie à une statuaire de la fragilité laissant toujours présager une menace imminente. La fusion entre le royaume animal, végétal et minéral s’achève désormais également par l’usage d’éléments organiques tels que les os de seiche qu’elle cisèle avec des petites nervures et niche au coeur de moules en sable, destinés à disparaître par la fusion du bronze.

La série des Seiches (1954) en est la parfaite illustration. Lorsque Richier s’expérimente à la réalisation de sculptures en plomb, un métal malléable qu’elle peut couler dans son atelier, elle les parsème de pierres colorées d’où se dégage une lumière nouvelle. Ses Plombs avec verres de couleur (1952-1959) témoignent de la dernière recherche plastique de l’artiste, marquée par une ouverture vers la couleur inédite qui traduit son envie de créer des oeuvres « gaies, actives » comme elle le confie en 1959.

Disparue soudainement la même année après l’ouverture de sa rétrospective au musée Picasso à Antibes, elle n’aura pas l’opportunité de « bouleverser tout ce qu’elle a fait jusque-là » comme elle l’aurait souhaité. Malgré une carrière qui ne dure que vingt-cinq ans elle parvient tout de même à occuper une place centrale dans l’histoire de la sculpture moderne grâce à un oeuvre qui forme le trait d’union entre Rodin et le premier César.

Vue de l'exposition de Germaine Richier ' Germaine Richier, sculptrice de la métamorphose' à Perrotin Matignon 8, Paris, 2023. Photo: Tanguy Beurdeley. ©RICHIER/ADAGP, Paris, 2023. Courtesy of Galerie de la Beraudière
Germaine RICHIER

Née en 1902 à Grans, France

Décédée en 1959 à Montpellier, France

Germaine Richier est née à Grans (Bouches-du-Rhône) en 1902, où elle passe son enfance. Elle se forme à l'École des Beaux-Arts de Montpellier (1920-1926) et dans l'atelier privé d'Antoine Bourdelle (1926-1929) à Paris, ancien élève d'Auguste Rodin. Les premières œuvres de Richier étaient fortement réalistes et centrées sur la figure humaine.

Ensuite, sa recherche artistique prend une forme nouvelle durant son expérience de la Seconde Guerre mondiale qu'elle passe en exil en Suisse. À cette époque, sa production fait écho aux questions existentielles de la société d’après-guerre, recomposant la rupture entre abstraction et représentation. Au cours des années 1950, elle commence à utiliser différents matériaux, ouvrant la voie à une statuaire pleine de fragilité. Elle décède prématurément en 1959 lors de la préparation de son exposition au Musée Picasso d'Antibes. Depuis sa mort, de nombreuses expositions ont eu lieu dans des institutions majeures telle que la Kunsthaus de Zurich en 1963, la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence en 1996 et la collection Peggy Guggenheim à Venise en 2006, mais aussi de plus récéntes rétrospectives comme « Germaine Richier, La Magicienne » organisée au Musée Picasso d'Antibes entre 2019 et 2020 ainsi que la grande exposition itinérante au Centre Pompidou, Paris et le musée Fabre, Montpellier en 2023.



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