17 octobre 2020 - 30 janvier 2021
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Paris
76 rue de Turenne


Précurseur du renouveau de la céramique dans l’art contemporain, Johan Creten est de retour avec Entracte, sa quatrième exposition personnelle à la galerie de Paris. Cette exposition intervient comme une pause symbolique et invite à la réflexion, à la respiration.


Avec Entracte l’artiste souligne l’importance de la beauté dans son œuvre, tout en réaffirmant sa conscience humaniste et la résonance sociale et politique de sa pratique. Elle dialoguera avec I Peccati, son exposition monographique à L’Académie de France à Rome - Villa Médicis, du 15 octobre au 31 janvier 2021.

View of the exhibition "I Peccati" at VILLA MEDICI ROMA (Italy), 2020. Photographer: Gerrit Schreurs & Johan Creten Studio.
View of the exhibition "I Peccati" at VILLA MEDICI ROMA (Italy), 2020. Photographer: Gerrit Schreurs & Johan Creten Studio.
Photo: Gerrit Schreurs ©Johan Creten / ADAGP, 2020.
Photo: Gerrit Schreurs ©Johan Creten / ADAGP, 2020.
Photo: Gerrit Schreurs ©Johan Creten / ADAGP, 2020.
Photo: Gerrit Schreurs ©Johan Creten / ADAGP, 2020.

Dans la grande salle, plusieurs ensembles se mélangent en un panorama éveillant un imaginaire toujours marin. Algues et coquillages demeurent des motifs identifiables, gorgeant l’iconographie en présence par leur graphisme et leur contenance. Des pétales encore humides hérissent plusieurs Vénus naissantes. Leur parure semble faite d’une nuée de lèvres toniques, figées dans l’imperméabilité de la glaçure. La marée se fait sentir. Les contours féminins se précisent dans des séries telles qu’Odore Di Femmina ou La Perle Noire, et bien-sûr avec The Herring qui surveille divinement ce paysage trempé.

Vue de l'exposition de Johan Creten à Paris. Photo : © Claire Dorn
Vue de l'exposition de Johan Creten à Paris. Photo : © Claire Dorn
Vue de l'exposition de Johan Creten à Paris. Photo : © Claire Dorn
Vue de l'exposition de Johan Creten à Paris. Photo : © Claire Dorn

Clay is excremental, it’s the ashes of the dead, at the same time it’s mother earth, it links the sacred and the profane, in a brutal way, disgusting and magical at the same time.



— Johan Creten (pour Modern Painters)

Johan Creten stimule en permanence la tentation du toucher. Interdit primordial dans nombre de religions, celle de l’art comprise, le contact alimente le gonflement du désir, faisant passer les autres sens pour pré-liminaires face à l’accomplissement qu’il réclame. L’ultime tabou prétend souvent préserver le statut d’une œuvre, intouchable, en opposition à la vulgarité de l’objet caractérisé par sa préhension. Caresser un bronze, effleurer une céramique, relève de la transgression.


Johan Creten ouvre suffisamment ses formes et leurs connotations, pour ne pas les figer dans une lecture unique. Les interprétations doivent rester malléables, de l’humour au dégoût. Lui-même se nourrit de la quête incessante d’une image qu’il ne méduse pas.

View of Johan Creten's exhibition at Perrotin Paris. Photo : ©Claire Dorn

Avec son corpus inédit des Bolders, sept possibles assises arriment chacune un péché capital. L’installation joue d’une symétrie avec sa version italienne déployée à la Villa Medicis à Rome, qui consacre une importante monographie ostensiblement intitulée I Peccati. Campée dans l’attente d’une prise, la situation rappelle l’articulation stimulante entre pécheur et pêcheur.

Sa suite Glory témoigne particulièrement de cette esquive. Son lustre doré empêche au regard de s’ancrer, tant sa phanie nous fait riper sur les reliefs. Il y a un dynamisme opérant par le mouvement et la lumière, qui affirme la charge cinétique de ces modules. Leur perspective est pénétrante. Elle nous entraîne en un hypnotique vortex, qui inspire, qui expire. Les rayons s’élargissent vers les splendeurs baroques érigées pour exalter le sacré, tout en se contractant pour percer les tréfonds les plus secrets de la morphologie humaine. Au loin, il y a ce trou noir originel. Une béance, appelons-la Vulva. Et comme tout passe depuis toujours par une fente, c’est justement par là que l’artiste tient à nous faire commencer.»


Joël Riff

To use beauty to talk about very serious subjects on a secondary level is very important to me. These hidden stories can be social, political or sexual, and these pieces open up slowly if you take the time to look at them from different angles.



— Johan Creten (pour Forbes)
VIRTUAL VISIT OF "ENTRACTE" AT PERROTIN PARIS
Johan CRETEN

Né en 1963 à Sint-Truiden, Belgique
Habite et travaille à Paris, France

Johan Creten travaille de façon itinérante depuis 25 ans, de Mexico à Rome, de Miami à Amsterdam. Il vit actuellement à Paris. Creten commence à travailler l’argile à la fin des années 1980, à une époque où ce matériau est encore tabou dans le monde de l’art. L’argile est alors jugée sale et humide, et le créateur est également perçu comme un usurpateur qui transgresse les interdits religieux en prenant la place de Dieu. Pourtant, la terre symbolise aussi la « Terre-Mère », qui lie le sacré au profane. Creten est un des premiers adeptes de l’argile dans l’art contemporain et est considéré comme un précurseur, au même titre que Thomas Schütte et Lucio Fontana. Pionnier du renouveau de la céramique moderne, Creten continue à influencer aujourd’hui toute une génération de jeunes artistes.



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Liste des oeuvres
SALLE 1
SALLE 2
SALLE 3
SALLE 4
SALLE 5