Clear History
Cornelia BALTES, Ry David BRADLEY, Frank BRECHTER, Tammi CAMPBELL, Salomé CHATRIOT, Maja DJORDJEVIC, Oli EPP, Matthew HANSEL, Christopher HARTMANN, Alison JACKSON, Sally KINDBERG, Cary KWOK, Simon LINKE, Harrison PEARCE, Ally ROSENBERG, Devan SHIMOYAMA, Ben SPIERS, Marius STEIGER, Liao WEN
Sur un idée de Oli EPP
1 février - 1 mars 2025
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Paris
10 impasse Saint-Claude
75003 Paris France

Perrotin présente Clear History, une exposition collective créée par l’artiste Oli Epp, qui met en scène une conversation visuelle entre l’effacement numérique et la permanence matérielle, l’authenticité et l’artifice, le tabou et le prestige.

Vues de l'exposition 'Clear History' à la galerie Perrotin, Paris, 2025. Photo: Claire Dorn. Courtesy of all the artists and Perrotin

L’expression « Clear History » (effacer l’historique) fait partie d’un lexique plus large d’expressions courantes relatives au web, et fait référence à nos rituels numériques quotidiens. Des termes comme « cloud », « hotspot », « portal » (portail) et « window » (fenêtre) convoquent des impressions de légèreté éthérée et de transcendance technologique. Ces mots promettent transparence et transformation, alors même qu’ils masquent le poids de leur propre infrastructure physique. « Clear » se fait à la fois verbe (effacer) et adjectif (effacé, vide), suggérant tant l’obstruction que la transparence, l’effacement que la visibilité.


L’histoire résiste pourtant à un traitement si désincarné : elle est brouillonne, traversée de contradictions et de demi-vérités que l’on ne peut effacer d’un simple clic. À cette époque où la technologie nous promet de modifier, réviser et réinventer notre passé pour en faire quelque chose d’aussi fin qu’un écran, ces oeuvres révèlent ce qui dort sous la surface de nos tentatives d’effacement. Elles gravent, réinventent et figent des moments, un oeil sur le passé et l’autre plissé vers un avenir marqué par l’incertitude.


Très familier des dynamiques d’effervescence et de contrainte du monde de l’art contemporain, Oli Epp a composé une exposition qui équilibre fluidité conceptuelle et rigueur formelle. Il en résulte un environnement où le support physique se réaffirme : il goutte, éclate, craque et fait de la buée sur nos lunettes, tout en nous parlant aussi avec subtilité des courants immatériels qui façonnent notre expérience contemporaine.

Cornelia Baltes démarre ce dialogue matériel par des oeuvres qui oscillent entre abstraction et figuration. Ses compositions espiègles présentent des éléments corporels – bustes, yeux, seins – se dégageant de vifs aplats de couleur qui créent des images rémanentes, comme lorsqu’on continue de voir un objet imprimé sur notre rétine après en avoir détourné les yeux. Ces formes apparemment simples, obtenues par l’application méticuleuse de pigments qui tour à tour révèlent ou cachent la toile brute, font écho au thème central de l’exposition : l’impossibilité d’un effacement total, où chaque tentative de nettoyage laisse sa propre marque.

Sally Kindberg poursuit cette exploration sur un terrain plus satirique : ses peintures capturent des fragments de corps grâce à des textures irisées, veloutées ou rappelant le latex, et qui nous parlent de la vie contemporaine dans ce qu’elle a d’impeccable et d’absurde à la fois.


Cet examen de l’authenticité et de la présence s’exprime différemment dans les toiles très soignées de Maja Djordjevic, qui transforment une esthétique pixellisée en enquêtes profondes sur l’identité. Ce jeu entre apparences et réalité irrigue aussi les photographies d’Alison Jackson : sa mise en scène de sosies de personnages politiques examine notre incapacité (ou notre réticence) à distinguer la vérité de la fiction dans notre monde saturé d’images.

Des oeuvres comme Elvis de Tammi Campbell viennent ajouter d’autres couches à cette exploration de l’iconographie culturelle. Vue à travers une épaisseur plissée de papier bulle, ce visage familier devient à la fois protégé et déformé. Le travail de l’artiste crée une collision temporelle entre passé et présent, et l’éclatement si satisfaisant de cet emballage devient une métaphore des couches qui simultanément préservent et déforment notre relation aux images, aux icônes et à la mémoire.

L’investigation de la présence et de l’absence au sein de l’exposition prend une dimension viscérale avec des oeuvres qui explorent les formes hybrides et la transformation de la matière. Les silhouettes déformées de Benjamin Spiers marquent une évolution vers des visions plus métamorphes du corps. Ses formes tordues et lumineuses sont au carrefour de la sculpture classique et de la science-fiction ; leurs anatomies impossibles évoquent des êtres au seuil de la référence historique et d’un futur hallucinatoire.

Les courbes exécutées par Salomé Chatriot, présentant une surface froide, incarnent dans des totems contemporains l’enchevêtrement de nos désirs et de notre existence physique. Dans le travail de Harrison Pearce, une sphère semblable à une perle est nichée dans un abri ergonomique et nous parle de la transformation lente de la matière en sens, par l’intermédiaire de la relation réciproque entre forme organique et intention architecturale. Les éléments sculptés à la main par Liao Wen et les surfaces aux finitions automobiles d’Ally Rosenberg offrent un contraste entres formes dentues et tentaculaires, allant encore plus loin dans le dialogue entre nature et invention.

L’exposition culmine dans un paysage onirique de formes familières tout juste reconnaissables, où des présences fantomatiques s’attardent dans les espaces négatifs – échos persistants de rires, chaleur qui s’estompe, idées lumineuses qui s’étiolent au fil du temps. Comme les artefacts numériques qui refusent d’être complètement effacés, ces traces persistent, laissant une traînée qui mène à la fois vers l’avant et vers l’arrière. Les peintures photoréalistes de Christopher Hartmann matérialisent cet aspect éthéré grâce à des couches successives de peinture à l’huile qui rappellent les processus numériques ; leurs contrastes entre tons chauds et froids jouent sur les plis soyeux des draps, évoquant la chaleur de corps désormais absents. Ces oeuvres capturent des moments suspendus, hors du temps, chaque toile témoignant de la possibilité de contenir des états contradictoires.

Dans cette contemplation de la présence et de l’absence, les portraits multi-techniques monumentaux de Devan Shimoyama règnent sur l’espace avec leur autorité sensuelle et leur abondance de matériaux. Dans des oeuvres comme Spray et Stream, il transforme des gestes intimes en moment de beauté transcendantale grâce à sa manipulation très maîtrisée de la peinture à l’huile, des paillettes et des strass, créant des portails où s’entrechoquent désir et transformation.

Les artistes de l’exposition Clear Historydialoguent à travers divers médiums et méthodologies ; leurs oeuvres forment une constellation de réponses à notre condition contemporaine. Tout comme le jargon du web qui a inspiré son titre, cette exposition joue avec les sens que peuvent prendre transparence et opacité. Les oeuvres présentées affirment leur matérialité avec entêtement, coulent, brillent, s’étirent et se transforment. Comme l’histoire elle-même, elles refusent les promesses faciles formulées par notre lexique numérique. Dans chaque cloud, portail ou fenêtre réside un monde physique profondément dépendant de nos sens. Tandis que nous nous résignons à l’hallucination, nous nous apercevons que nous nous adaptons à cette simulation, et même que nous l’apprécions. Ces oeuvres nous rappellent pourtant qu’il n’existe aucune véritable séparation entre l’existence matérielle et virtuelle, seulement un cycle infini entre effacer et laisser des traces, où le toucher et la vue, la présence et l’absence deviennent impossibles à distinguer l’un ou l’une de l’autre.


Texte par Anitra Lourie, chercheuse à Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Oli EPP

Né en 1994 à London, Royaume-Uni
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Les toiles d’Oli Epp regroupent plusieurs thèmes en lien avec le côté tragicomique de la vie dans la société du XXIe siècle, et se penchent sur la complexité de l’identité et des anxiétés générées par la vie à l’ère numérique ; le consumérisme et la consommation qui mènent au contrôle et à l’addiction, à l’anxiété et au conflit. Ces toiles constituent un cycle infini dans lequel l’artiste remet en question avec ironie les idéalismes et notre recherche de la perfection, ainsi que le conflit qui en résulte. L’esthétique générale des peintures d’Oli Epp évoque le monde numérique ; elles imitent l’écran et jouent avec l’aspect physique de la surface.



À propos de l'artiste
Cornelia BALTES

Née en 1978 à Mönchengladbach, Allemagne
Habite et travaille à Berlin, Allemagne

Cornelia Baltes est une artiste allemande connue pour ses peintures et installations à la frontière entre abstraction et figuration.

Des éléments corporels – mains, pieds, parties d’un visage – souvent représentés en mouvement se dégagent de vifs aplats de couleurs et de formes gestuelles, qui s’associent pour former un récit dans l’espace pictural. En cristallisant des « moments » apparemment chargés d’intensité et de dynamisme, Cornelia Baltes nous invite dans un monde cohérent, où la spontanéité et l’espièglerie sont contrebalancées par des détails inattendus, à la fois méticuleux et spécifiques, légers et naturels. Si son travail peut nous sembler être né d’une explosion, l’utilisation réfléchie des matériaux raconte une autre histoire.

Un pigment dense est appliqué dans une palette scrupuleusement maîtrisée, en aplats ou bien en dégradés doux qui révèlent ou cachent la toile brute ; des coups de pinceaux « spontanés » sont soigneusement positionnés pour créer des compositions sobres mais vibrantes. Il est révélateur que son approche de l’installation soit une extension naturelle de cette tendance : elle anticipe les lignes de visibilité pour permettre aux spectateurs de ressentir le moment très satisfaisant où l’on crée une composition parfaite.



Ry David BRADLEY

Né en 1979 à Melbourne, Australie
Habite et travaille à Paris, France

Ry David Bradley est titulaire depuis 2013 d’un MFA de l’université de Melbourne. L’artiste fait partie de celles et ceux qui sont à l’avant-garde des nouvelles théories et pratiques artistiques explorant l’impact des technologies numériques sur l’art contemporain et la société.

La pratique de Ry David Bradley, basée sur des processus, examine la nature de la peinture à une époque où les frontières entre image, vidéo et réalité virtuelle sont de plus en plus floues. La technologie et la nature s’entremêlent ainsi sur la toile et viennent se dissoudre lentement l’une dans l’autre. La peinture devient un produit de la technologie autant qu’un acte conscient de l’artiste.



Frank BRECHTER

Né en 1981 en Allemagne
Habite et travaille à Frankfurt, Allemagne

« La plus grande partie de mon travail est une interprétation d’objets concrets ou bien de motifs naturels qui peuvent être étudiés dans la vie réelle. Je commence généralement par des recherches. Cette première phase est essentielle car en général, je n’utilise ensuite pas de photos ni de croquis. J’essaie plutôt de saisir l’essence systématique des choses et de la recréer à ma façon. Une fois la phase de recherches terminée, je décide quelles techniques et quels matériaux je souhaite utiliser. Je travaille parfois avec des techniques additives comme la sculpture en pâte à modeler ou en mastic époxyde, ou bien une construction en bois et acier, et d’autres fois j’utilise des techniques soustractives comme la découpe du polystyrène. Mon approche consiste à atteindre un certain réalisme tout en ne me préoccupant pas trop des détails inutiles à la transmission d’une essence. »



Tammi CAMPBELL

Née en 1974 en Canada
Habite et travaille à montreal, Canada

La méthode de Tammi Campbell pour pénétrer le canon de l’histoire de l’art, dominé par les hommes, repose sur une énorme quantité de recherches qui lui permet de recréer fidèlement chaque œuvre grâce à sa technique. Il en résulte de parfaites copies des originaux. Ses modifications visibles, qu’il s’agisse de papier bulle, de ruban adhésif ou d’éléments non terminés, génèrent chez le spectateur un moment de révélation qui mêle excitation et confusion. À y regarder de plus près, le papier bulle et le ruban adhésif de protection sont en fait une illusion : il s’agit de peinture en trompe-l’œil poussée au maximum de l’hyper-réalisme. Ces matériaux, uniquement réalisés à partir de peinture acrylique, nous suspendent dans un état perpétuel d’anticipation, et nous empêchent d’entrer complètement dans ces véritables œuvres d’art.



Salomé CHATRIOT

Née en 1995 à Paris, France
Habite et travaille entre Paris, France et Lausanne, Suisse

Salomé Chatriot mêle des éléments technologiques à des parties organiques pour créer des espaces physiques et virtuels où sculptures électroniques et images numériques coexistent. Dans son travail, les processus physiques comme la respiration et les battements du cœur activent des processus mécaniques, provoquant une symbiose entre les corps humains et les appareils technologiques. Tout en refusant d’accepter le pessimisme ambiant au sujet du progrès technologique, elle cherche des opportunités d’élargir nos relations intimes avec les technologies. Elle explore par ailleurs des questions d’identité, de genre et de sexualité par l’intermédiaire d’une composante clairement érotique, qui remet aussi en question les récits dominants.


Grâce à son langage artistique hybride, dérangeant et pourtant optimiste, Salomé Chatriot possède la capacité de générer des approches non conventionnelles des outils technologiques.



Maja DJORDJEVIC

Née en 1990 à Belgrade, Serbie
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Malgré leur apparence numérique, les toiles transformatrices de Maja Djordjevic sont méticuleusement réalisées à la peinture à l’huile et à l’émail, sans bande, sans projecteurs ni aucune assistance. En s’inspirant d’un simple logiciel de dessin très populaire chez les jeunes des années 1990, elle s’exprime à travers un journal intime visuel de sa propre création. Son alter ego, une jeune fille souvent nue dans les tableaux, sert de puissant vaisseau émotionnel et permet de contourner l’expression verbale. Les récits de l’artiste s’articulent autour du concept de fragilité, de l’accueil de la vulnérabilité en tant qu’aspect naturel et acceptable de l’expérience humaine. Son art devient une redoutable célébration de la force et de la vulnérabilité féminines, en redéfinissant ces caractéristiques dans le contexte de l’expression artistique contemporaine.



Matthew HANSEL

Né en 1977 en USA
Habite et travaille à Brooklyn, USA

Portant la marque de l’influence de maîtres flamands comme Hieronymus Bosch ou William Kalf, les toiles de Matthew Hansel créent des mondes paradisiaques et infernaux, en mélangeant des styles artistiques avec des idées exotiques tirées des profondeurs de son imagination débridée. Les univers conçus par l’artiste attirent autant qu’ils repoussent, mêlant incroyable maîtrise de la peinture à l’huile et irrationnalité. En se laissant séduire par ses démons, Matthew Hansel propose des œuvres qui nous permettent de contempler en toute sécurité les choses qui habituellement nous terrifient ou nous dégoûtent, comme la mort et les monstres, tout en considérant ce que ces horribles figures anciennes ont de contemporain.

La carrière de l’artiste a commencé par la copie de toiles de maître pour des tournages, et cela continue d’influencer son travail : ses toiles sont toutes des hommages à l’histoire de l’art. Il se décrit lui-même comme enfant du passage d’un monde analogue à un monde numérique, et son œuvre est une conséquence visuelle de cette évolution.



Christopher HARTMANN

Né en 1993 en Allemagne
Habite et travaille à Royaume-Uni

Christopher Hartmann est connu pour ses peintures à l’huile très vivantes et détaillées, qui explorent l’intimité, l’attachement émotionnel, le deuil et la complexité des relations humaines. Il trouve l’inspiration dans des thèmes liés aux sentiments amoureux et crée souvent des œuvres sur les limites, l’isolement et la codépendance. Untitled (2020) montre ainsi deux hommes très proches l’un de l’autre, le personnage du premier plan regardant loin du centre du tableau. Son compagnon a la tête posée sur son épaule, son visage en partie dans l’ombre, ne nous permettant d’en distinguer que la moitié inférieure. Cette œuvre souligne l’intérêt de l’artiste pour les moments dans lesquels « la communication ne suffit pas ». Christopher Hartmann, titulaire d’un MA en Communication Design de Central Saint Martins, a exposé son travail à Tel Aviv, Berlin et Londres.



Alison JACKSON

Née en 1960 en Royaume-Uni
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Alison Jackson, artiste contemporaine, photographe et réalisatrice lauréate d’un BAFTA et de nombreux prix, explore le culte de la célébrité, un phénomène extraordinaire fabriqué par les médias, le secteur de la publicité et les personnages publics eux-mêmes. Elle nous interroge sur l’impossibilité de savoir ce qui est vrai ou non désormais, et sur le fait que cela nous est égal, voire que cela nous plaît. Elle crée des photographies, des films et des sculptures réalistes et très convaincants de célébrités dans leur intimité, des images que nous avons toutes et nous déjà imaginées mais jamais vues, grâce à des sosies adroitement maquillés et mis en scène. Un pied dans la vérité, l’autre dans le fantasme. Alison Jackson nous renvoie à la connaissance intime que nous pensons avoir des célébrités, alors que très peu d’entre nous les ont rencontrées en vrai. Son travail examine notre désir insatiable de nous rapprocher des personnalités publiques, ce qui pose des questions et remet en cause le pouvoir et la nature séductrice d’images nous poussant au voyeurisme et entretenant notre besoin de croire : nous ne pouvons pas nous fier à notre perception en matière de photographie. L’artiste nous questionne sur nos préjugés à travers l’image. Elle réalise des portraits d’acteurs, politiciens et célébrités (réels !), exposés dans des musées tels que la National Portrait Gallery et la Parliamentary Art Collection de Londres, mais aussi au MOMA de San Francisco et bien d’autres encore.



Sally KINDBERG

Née en 1970 à Stockholm, Suède
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Intéressée à la fois par la culture savante et populaire, je joue avec la notion de tragicomique dans une société qui est à la fois civilisée et ridicule. Cette approche humoristique agit comme un portail qui nous permet d’explorer nos émotions les moins glorieuses. Mes toiles restent majoritairement figuratives – le figuratif est un point de départ qui évolue parfois vers l’abstrait. Ce qui m’intéresse dans mes peintures, c’est le contraste entre la surface plane et l’illusion d’une tridimensionnalité, la recherche d’une composition ayant souvent un double sens, qui souligne ce que l’on néglige dans le quotidien à l’aide de couleurs, d’empreintes et de stylisation.



Cary KWOK

Né en 1975
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Au cœur des sujets abordés par Cary Kwok, on trouve une fascination pour la mode, les costumes d’époque, les chaussures et la sexualité ; la diversité des styles, la mode observée dans les rues de Londres et les films d’époque l’influencent beaucoup. Les sujets traités vont de nus masculins explicites jusqu’à des portraits à l’aspect ancien et des natures mortes. Les coiffures et les chaussures font partie de ses sujets préférés, et son travail renferme souvent des allusions subtiles aux questions de race, d’appartenance ethnique, de culture, de genre et d’égalité des sexes.



Simon LINKE

Né en 1958 à Benalla, Australie
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Depuis 1987, Simon Linke réalise des peintures en s’inspirant de publicités tirées du magazine Artforum. Si son travail reflétait au départ des préoccupations contemporaines sur le statut de l’art dans une culture des biens matériels, il a depuis évolué vers une réflexion complexe sur le rôle de la mémoire, à travers une distinction entre histoires personnelles et collectives, et une réflexion sur la redéfinition de la valeur comme quelque chose qui se situerait entre les deux.


Sur chaque toile, l’image du matériau source est transformée par une reconstruction méticuleuse de la publicité choisie, grâce à une surface très texturée à la peinture à l’huile. À la fois expressive et contrainte, la collision de sens rivaux souligne les difficultés pratiques de la créativité tout en affirmant l’efficacité de son opposé, le fantasme selon lequel nous pourrions échapper à l’attraction gravitationnelle d’une existence faite de conventions.



Harrison PEARCE

Né en 1986 en Royaume-Uni
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Dans son travail, l’artiste Harrison Pearce examine la dualité corps-esprit, qui est un problème récurrent dans la philosophie moderne de l’esprit. Les sculptures minimales, sobres et à l’esprit industriel de ses installations cinétiques, ainsi que les toiles qui leur correspondent, explorent un échange entre les éléments mécaniques et les formes organiques qui flottent autour de la frontière séparant humanité et artificialité.



Ally ROSENBERG

Né en 1991 à Manchester, Royaume-Uni
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

L’exploration artistique d’Ally Rosenberg plonge dans les royaumes complexes de l’âme humaine, influencée par son expérience dans les neurosciences, son éducation au sein d’une famille à la pratique religieuse stricte, et ses expériences autour de l’identité sexuelle. Ces fondations diversifiées contribuent à la pratique très originale de l’artiste, qui adopte une approche irrévérencieuse du corps humain. En utilisant des techniques de découpe et de moulage avec des matériaux qui possèdent des qualités structurelles, il crée un langage visuel permettant d’explorer l’essence de l’existence humaine. L’interaction entre les matériaux et les formes permet d’articuler entre elles des perspectives profondes sur la complexité de la conscience et de l’expérience humaine.


La capacité d’Ally Rosenberg à gérer des influences diverses allant de son bagage universitaire en neurosciences à son engagement dans des expositions contemporaines de pointe sont au cœur même de son style et de son approche uniques.



Devan SHIMOYAMA

Né en 1989 en USA
Habite et travaille à Pittsburg, USA

Devan Shimoyama est un plasticien qui travaille principalement la peinture et les autoportraits, et dont les œuvres s’inspirent autant de la mythologie classique que de la culture de sa jeunesse. À travers ses représentations des hommes noirs queers, l’artiste examine le caractère politique de la culture queer tout en évoquant ses expériences personnelles.

Grâce à divers matériaux et méthodes, Devan Shimoyama met en lumière la relation entre célébration et silence dans la culture et la sexualité queers. Ses compositions sont inspirées de peintres classiques comme le Caravage ou Goya, et empruntent aussi à l’expression et à la sensualité contemporaines. L’utilisation de matériaux brillants comme les bijoux, les paillettes noires, les strass et les sequins permet à l’artiste de créer des œuvres qui capturent la beauté et l’aliénation des corps noirs queers.



Ben SPIERS

Né en 1972 à Plymouth, Royaume-Uni
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Benjamin Spiers mélange des éléments de surréalisme, d’abstrait et de cubisme dans ses magistrales peintures figuratives. Étudiant à Goldsmiths (University of London), l’artiste a appris avec Peter Doig, auprès duquel il a trouvé l’inspiration de mêler techniques traditionnelles de peinture et styles figuratifs modernes. Les éléments cubistes et les distorsions du personnage central dignes de Dalí sont typiques des toiles expérimentales et très détaillées de Benjamin Spiers. Des membres en mutation, étirés et fracturés, représentés grâce à d’incroyables effets d’ombre et de lumière sont caractéristiques de son travail.



Marius STEIGER

Né en 1999
Habite et travaille à London, Royaume-Uni

Marius Steiger est un artiste suisse basé à Londres, titulaire d’un Master en peinture du Royal College of Art de Londres. Il a reçu une bourse du Patronage Fund for Young Swiss Artists du Kunsthalle de Bâle.Son travail fait partie de collections publiques comme la Collection d’art de la ville de Zurich, la Collection d’art du canton de Berne et la Bibliothèque nationale suisse. Ses récentes expositions comprennent notamment « Day » à la Galleri Opdahl de Stavanger (Norvège) en 2024 ; « 1974/2024 » à la Villa Benkemoun d’Arles (France), « Sun shines, Money falls » à la Blue Velvet de Zurich (Suisse), en 2023 ; et « Lust for Life » à l’Incubator de Londres (Royaume-Uni), en 2022. Ses œuvres ont aussi été exposées lors de salons d’art internationaux : présentation personnelle à Nada (Miami, États-Unis) avec Blue Velvet (2024), présentation personnelle à l’Artissima de Turin (Italie) avec Blue Velvet (2023), et présentations collectives à Enter à Copenhague (Danemark) avec la Galleri Opdahl (2024) et à Market à Stockholm (Suède) avec Golsa (2024).




Liao WEN

Née en 1994 à Chengdu
Habite et travaille à Hong-Kong

La pratique artistique de Liao Wen regroupe sculpture, vidéo et performance. Ses sculptures humanoïdes expriment à la fois une impression de primitivité et de futurisme, qui flirte avec la transgression des règles et des tabous. Elle s’inspire du travail des marionnettes, de l’anthropologie des rituels et des mythes, de la médecine, de l’histoire de l’art et des normes du quotidien. Par l’intermédiaire d’un langage provocant, elle tente d’observer l’ordre social, la technologie et le rôle disciplinant du pouvoir projetés sur le corps, tout en imaginant les possibilités des corps du futur.



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